=>Parmi les produits que nous préparons pour les traitements de données Sentinel-2 du pôle THEIA, les produits de Niveau 3A n’ont pas encore été abordés dans ce blog. Ceux-ci fournissent une synthèse mensuelle des produits de niveau 2A. Les produits de Niveau 3A devraient être bien utiles pour les raisons suivantes :

  • Le produit de Niveau 3A, fourni une fois par mois, représente un volume de données jusqu’à 6 fois inférieur à celui des niveaux 2A acquis pendant un mois.
  • Le produit de niveau 3 fournit un échantillonnage temporel régulier de l’évolution des réflectances, alors que l’échantillonnage du Niveau 2A est dépendant de la couverture nuageuse
  • Beaucoup de méthodes de traitement sont perturbées par la présence de trous dans les images dus à la couverture nuageuse. Le Niveau 3A vise à minimiser les pixels manquants.

 Grâce au jeu de données SPOT4(Take5), nous avons pu expérimenter différentes méthodes de création des produits de Niveau 3A sur différents types de sites. C’est Mohamed Kadiri, au CESBIO, qui a pris en charge ce travail, financé par le budget CNES du projet THEIA, et avec le soutien de Mirelle Huc. La méthode consiste à calculer, pour chaque pixel, la moyenne des réflectances de surface des observations non nuageuses, obtenues pendant une demi période de N jours autour de la date T0 du produit de niveau 3A. Par exemple, dans l’exemple ci-dessous obtenu avec N=21, pour le produit du 15 mars (T0), les données utilisées couvrent la période du 24 février au 4 avril. 

https://labo.obs-mip.fr/wp-content-labo/uploads/sites/19/2014/02/N3A.pdf

 La moyenne calculée est une moyenne pondérée, qui attribue plus de poids :

  • aux images sans nuages
  • aux pixels situés loin de nuages
  • aux images avec peu d’aérosols
  • aux images proches de la date du produit de Niveau 3

 Les poids et surtout la demi-période N ont une forte influence sur la qualité des résultats. Pour déterminer leurs valeurs, nous avons mis au point 3 critères de qualité :

  • le pourcentage de pixels dont la réflectance est manquante en raison des nuages
  • la différence du produit de Niveau 3A avec un produit de Niveau 2A faiblement nuageux acquis à quelques jours de la date centrale T0.
  • une mesure des artefacts. Les artefacts apparaissent en bordure des trous (dus aux nuages ou aux ombres) présents sur chacune des images.

 Voici par exemple les performances obtenues sur le site de Versailles, site fortement nuageux lors du printemps 2013. Cette courbe confirme que malgré le mauvais  temps, Sentinel-2 devrait pouvoir fournir des produits quasiment sans nuages chaque mois sur ce genre de sites. Sur ce site, l’optimum de la durée de synthèse est compris entre 2*21 et 2*28 jours :

Performances obtenues sur le site de Versailles, pour plusieurs valeurs de la longueur de période N. En rouge, les trous résiduels (échelle à gauche), en jaune et vert, l'écart maximal à l'image centrale exprimé en réflectance, pour les 70% et 90% de pixels les meilleurs, et en bleu l'écart-type moyen des artefacts
 Les produits de niveau 3A de Sentinel-2 devront aussi inclure une correction des effets directionnels, afin de pouvoir inclure dans un même produit de Niveau 3A des données issues de traces orbitales différentes, et donc acquises avec des angles de prise de vue différents. Enfin, en option, nous pourrons proposer une opération de bouchage des trous résiduels par interpolation temporelle ou en utilisant le comportement moyen de pixels similaires. Bref, il nous reste du pain sur la planche. Une comparaison avec la méthode classique de maximum de NDVI est fournie dans cet article.

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